Le château de Parthey
Le château aurait été édifié vers 1285, d'après une datation de trois fours à chaux et d'un puits en fonction à cette époque au milieu des bâtiments gallo-romains de Parthey. La chaux était obtenue en brûlant les pierres qui dans les ruines du site étaient à portée de main.
Après Philippe sire de Parthey dans son château neuf en 1303, il semble que ce soit la famille "De Choisey" qui gère la châtellenie de Parthey et Choisey qui ne forme alors qu'un seul fief avec plusieurs co-seigneurs, jusqu'au milieu du 15e siècle. Elle demeurera fief unique jusqu'au début 16e siècle avec les Martin de Dijon installés par le Duc de Bourgogne.
En 1452, les frères Jean et Hélion De Choisey, écuyers, sont encore seigneurs de Parthey, et de Mâlain en partie.
En 1477, durant la guerre d'annexion du Comté par Louis XI, le sire de Craon tenta de détruire le château, mais le triple fossé, la hauteur et l'épaisseur des murailles l'en empêchèrent. Deux ans plus tard Charles d'Amboise, meilleur stratège, l'incendia en partie et mit à mal les deux tours situées à l'est, plus accessibles. Une partie des gens de garde, ceux que Pierre De Choisey appelait autrefois "mes hommes", survivront aux assauts; on les retrouve quelques années plus tard dans la population de Choisey. Le village de Parthey lui, ne se relèvera jamais de ses ruines.
En 1481, la seigneurie de Parthey deviendra quasiment indépendante avec la prise de possession du château et des terres, par deux descendantes de co-seigneurs de Choisey, à savoir Marguerite D'Amange et Anceline De Broignon veuve de Georges De Falerans. En 1524, Jean Dubois écuyer possédera une moitié de la seigneurie qu'il transmettra à Jean Dumay, grand armurier de corps de Charles-Quint. Par la suite, les propriétaires châtelains de Parthey changeront maintes fois de noms, mais ils descendront tous, par les femmes, de cet ancêtre.
Après les guerres de Louis XI, le château fut restauré, mais il ne resta plus que le corps de logis relié à la tour prison et la tour sud-ouest avec les écuries et les autres dépendances. Les deux tours restantes au 18e siècle étaient encore joignables par un chemin de garde au sommet des murailles à créneaux qui avaient plus de 2,30 mètres d'épaisseur.
Au début 18e siècle, Pierre François Garnier seigneur de Parthey, dans son mémoire pour prouver l'indépendance de son fief, décrit son château de Parthey.
"Elle a cette seigneurie pour siège principal, un château fermé de murailles très épaisses, d'une hauteur considérable, avec canonnières. Anciennement ces murs avaient en flanc quatre tours, dont deux encore existantes. Il y avait aussi un pont- levis dont on voit les vestiges, et trois fossés qui subsistent en partie. Un château de cette qualité qu'on pouvait envisager autrefois comme une forteresse, n'a pu être construite sans permission du souverain."
En 1739 le même seigneur gagne un procès contre Eléonor De Saint Mauris Montbarrey et contre les autres co-seigneurs de Choisey, tous hauts justiciers qui revendiquaient le château de Parthey et les droits s'y rattachant de moyenne et basse justice. La raison en était que Choisey et Parthey ne formaient autrefois qu'un seul et même fief. En 1754, il obtiendra du roi Louis XV la haute justice sur Parthey.
Après la révolution de 1789, la famille De Reculot supprima une des deux dernières tours, les écuries, et rasa les ruines du pont-levis ainsi que les remparts encore existants. La vieille forteresse imprenable du 13e siècle perdit alors définitivement son aspect féodal pour se transformer en château de plaisance.
L'ancienne tour carrée toujours debout est aujourd'hui couronnée d'une élégante flèche d'où l'on peut encore voir toute la grande plaine du finage. La prison occupait le bas de la tour, baignée par l'eau du grand étang qui l'entourait. Elle reposerait sur les fondations d'un temple de Diane.