La maison curiale
N°24 - LA MAISON CURIALE (ANCIEN PRESBYTERE)
L’année 1606, gravée sur la niche de l’entrée, est probablement celle de son édification ou de sa reconstruction. Le prêtre installé face au parvis de l’église était sur place pour exercer ses fonctions. Le bâtiment possède une cave, et dans le hall d’entrée, un bel escalier de pierre donne accès à deux étages de niveaux différents. Dans la pièce principale, la vieille cheminée de pierre est d’époque, et le mur d’enceinte protège à l’arrière le classique jardin de curé commun à tous les presbytères du Comté. Les ouvertures sont à angles chanfreinés, et les portes-fenêtres de l’étage devaient s’enjoliver de balcons.
La maison plus modeste qui donne accès au hall d’entrée semble plus ancienne, sa longueur a été probablement réduite pour la construction de la cure nouvelle. Elle a pu aussi être détruite en partie par le passage des troupes d’Henri IV qui ont sévi autour de Dole en 1595. Elle pourrait être la cure primitive.
En 1724, le marché de réparations de la maison sera laissé à Claude Ignace Jeunier, entrepreneur à Dole, mais des malfaçons faites par deux ouvriers employés en sous-traitance contribueront à prolonger de plusieurs années un procès engagé par le curé Marion.
Chaque année, avant la révolution de 1791, un des habitants de Choisey pouvait élever un taurillon pour le curé, la commune lui cédait en compensation le foin du pré de la Sonnerie en bordure du vieux Doubs.
En 1792, la cure deviendra bien national, elle sera vendue à un particulier et le curé exercera clandestinement ses fonctions en « chambre particulière » à Dole. Concomitamment, le curé assermenté appelé « intrus » dans les actes du curé réfractaire, exercera ses fonctions rémunérées par la convention. Après les années révolutionnaires, quelques actes de baptêmes ou de mariages seront entachés de nullité, et certains habitants renouvelleront joyeusement leurs noces pour être en règle.
Les paroissiens connaissaient parfaitement le contenu des droits curiaux, aussi lors de l’arrivée d’un nouveau prêtre, et après d’âpres discutions, les échevins s’engageaient souvent dans des procédures auprès de la cour souveraine de Dole pour « modérer l’excessivité » des droits curiaux.
Outre les redevances en argent pour les nombreuses manifestations religieuses qui jalonnaient la vie des paroissiens de la vie à la mort, la maison curiale devait engranger toutes les redevances en gerbes, en grains, en tonneaux de vin, en légumes d’hiver, et autres denrées occasionnelles comme les miches de pain ou autres gâteries de fête. Hors périodes de guerre, le curé de village n’était pas dans le besoin.
Outre les charges religieuses, le curé s’engageait à maintenir en bon état sa maison curiale.