La Mairie

N°1 - LA MAIRIE

La famille BERNARD anoblie par Charles QUINT, acquit en 1540 la portion dite « de la Sauge » de Guy de FALLERANS VISEMAL, seigneur de la Sauge, Frontenay et Choisey.

Le 7 juillet 1637, Jeanne de CHASSAGNE, veuve de Jean-Antoine BERNARD, malade de la peste, teste en faveur des soeurs URSULES de Dole. Elle leur lègue le huitième de sa part de seigneurie de Choisey. Sa fille Catherine, ursuline à Dole, meurt la même année après 9 ans passés dans la compagnie. Les soeurs de Dole acquièrent donc par cet acte une partie du fief, qui comprenait à l’époque l’ancien bâtiment avec ses dépendances, ses terres prés et vignes.

L’ancien bâtiment, assis au lieu de la Mairie actuelle, était une belle ferme fortifiée, avec son lieu d’habitation, ses écuries, un colombier, un haut mur d’enceinte avec un portail voûté s’ouvrant sur la grand-rue.

Un bâtiment vigneron au Sud, faisant limite avec la cour, possédait un grand escalier qui donnait accès à une cave profonde et voûtée en berceau. Derrière cette maison que l’on voit encore sur les anciennes cartes postales, un puits avait été creusé, avec margelles de pierre, portique de fer et poulie pour la sortie d’eau.

On peut observer dans l’entrée de l’actuelle mairie une porte qui s’ouvre sur un escalier du souterrain de l’ancien bâtiment qui peut-être reliait le château médiéval situé plus haut. Par sécurité il a été fermé par un mur, mais il était encore bien visible à l’extérieur en été, lorsque la cour côté jardin était enherbée. Au début XIXe siècle, le domaine comprenait encore tout l’espace des écoles actuelles alors couvert d’un verger, avec à l’arrière le grand clos de vigne exploité par les soeurs. On aperçoit encore dans le mur qui longe le Truchot, une entrée voutée qui donnait accès à une petite bergerie. Une tradition orale voulait que l’on ait accès au souterrain par ce petit bâtiment.

En 1645, Jean LAIGNIER, curé de Choisey nous dit dans son registre de baptêmes, qu’après le siège de Dole, « par les funestes ennemis de France », la paroisse de Choisey est « déserte et consumée par les flammes ». La ferme a probablement été détruite en partie. Après l’annexion de la province par le roi, les soeurs ont restauré les bâtiments. En 1680, la maison des Ursulines de Choisey est seigneuriale ; les soeurs obtiennent du roi comme « Dames de Choisey » la justice moyenne et basse du lieu. Elles ont le droit de mainmorte, l’héritage des paysans sans descendance leur revient de droit. La mairie actuelle, achevée en 1772, a été édifiée sur ordre de la supérieure des Soeurs ursulines de Dole, par Joseph GERDY, maitre maçon de Dole. Dans le marché de reconstruction, elle demande que les écuries soient réduites des deux tiers, que l’ancien colombier soit transporté dans l’angle que forme la rue principale et le treige, que le mur d’enceinte longeant la rue soit réduit dans sa hauteur et recouvert en tables taillées à la pointe, ce qui a été fait.

Vers 1950, le colombier sera réduit d’un étage, le mur et le grand portail rabattus, enfin la maison vigneronne et sa grande cave, ainsi que le puits seront eux aussi détruits pour l’agrandissement de l’école maternelle.

Au rez-de-chaussée de la mairie, les salles de droite et de gauche, pavées de grandes pierres, possèdent des voûtages d’arêtes. Dans la salle de droite, le fronton de la cheminée est orné des armoiries jumelées de Jean Antoine BERNARD, et de Jeanne de CHASSAGNE son épouse. Les Ursulines ont manifestement voulu rendre hommage à leurs bienfaiteurs.

Dans l’entrée, au bout du couloir, les cinq premières marches du grand escalier de pierre donnent accès à une galerie qui s’ouvre par un ensemble de sept portes à arcades, sur une cour récemment remaniée d’après les plans d’origine.

Vendue comme bien national pendant la grande révolution à un particulier, elle fut rachetée par la commune en 1837. Elle rend aujourd’hui dignement son rôle de Mairie.

Le bâtiment en question perdra sa véritable fonction de » Maison Commune » avec la décision, prise par le conseil municipal du 6 Aout 1971, sous le premier mandat de Jean-Claude Lab, de quitter ces lieux ; Le secrétariat de mairie s’installera à l’étage du presbytère (mairie actuelle) dans l’aile droite dans des espaces plus spacieux avec salle de réunion du conseil et bureau du maire indépendant.

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