L’école
N°28 - LA MAISON COMMUNE - LES ECOLES
Histoire de ce batîment :
Ce bâtiment fut à l’origine la Maison Commune ; sa construction en 1845 répondait à trois fonctions :
Installer deux nouvelles salles de classe (les filles étaient encore séparées des garçons).
- Installer deux nouvelles salles de classe (les filles étaient encore séparées des garçons).
- Loger l’instituteur.
- Réserver une salle pour le secrétariat de mairie et la tenue des réunions du conseil Municipal.
Auparavant le village de Choisey ne disposait qu’une Maison Commune, sise au N° 12 actuel de la rue d’amont, aux abords de l’Eglise. Composé d’une seule chambre au rez de chaussé pour l’instituteur (appelé à l’époque recteur), ce petit local ne comportait qu’une salle de classe à l’étage (salle destinée uniquement pour les garçons), sans aucune aisance, et manquant de logement pour une institutrice.
Cette salle de classe exiguë servait aussi de secrétariat de mairie et de salle de réunion du conseil municipal ; l’instituteur remplissait la fonction de secrétaire de mairie.
Le conseil municipal de Choisey, lors de la séance du 2 mai 1836, rappelle que, déjà deux ans auparavant, les élus, avec M Thomas Jacquerot comme maire, ont sollicité la vente du quart en réserve des bois pour en employer le produit à la construction d’une maison commune indispensable.
En effet, le village ne dispose, actuellement, qu’un très petit local pour l’instituteur composé d’une seule chambre au rez de chaussé, et d’une salle de classe à l’étage.
Cette vente de bois fut autorisée par l’ordonnance royale du 20 juillet 1835 et rapporta la somme de 5654,88 F d’époque.
En 1836, une vaste demeure, suivant l’extrait du cadastre napoléonien de 1812 ci-dessous, au centre du village, est à vendre pour 1200 F. Elle appartient à Mme Jeanne Moniotte Veuve de M Pierre Falconnet de Dole ; Cet ensemble, ancienne propriété des Soeurs Ursulines fut saisi, comme Bien National et vendu, après la Révolution.
L’architecte Denis DEZ, mandaté pour effectuer le plan, décrit : Cet immeuble se compose :1°d’un pavillon entretenu et jardin, solidement bâti en pierres de taille et moellons, et couvert en tuiles plates, distribué en vestibules, le rez de chaussée entièrement voutée, salle à manger, salon et deux cabinets, l’étage distribué en corridor, quatre chambres à feu dont un à alcool, d’une chambre à poêle et deux cabinets, le comble distribué en quatre greniers séparés…2° d’un bâtiment en sus du précédent distribué en une cave voutée, une cuverie, une grange et deux écuries 3° d’un bâtiment à l’Est en volailler et colombier,4° d’une buvette touchant la clôture bordant le chemin du Truchot, d’un puit au Sud de la cuverie, d’un bucher entre le pavillon et le colombier et lieu d’aisances, ces derniers bâtiments construits en moellons et couverts en tuiles.5°d’un verger de la contenances de 5 ares 30c, d’un jardin de 26ares 20, d’une vigne de la contenance de 39 ares, le sol des maisons et cours de 9
ares, ce qui forme pour le tout une superficie de 79 ares 50. 6°que tous ces bâtiments, cours, vergers et jardins, sont fermés par un mur de clôture en moellons…
Avec l’expert en bâtiment, M Decourciere, entrepreneur à Dole, ils portent l’estimation de la propriété à 1600 F.
Le conseil municipal, en mai 1836 prend connaissance du plan levé en janvier 1836, de l’estimation des experts et délibère s’il est avantageux à la commune de construire cette maison ou d’acheter celle appartenant à Mme Falconnet ; A l’unanimité, les élus estiment que cette bâtisse est bien placée au sein de la commune, solidement bâtie et d’une étendue suffisante pour y établir, non seulement une école primaire mais encore le presbytère et une chambre ( !) pour la mairie
Le 19 Juillet 1836, le préfet du Jura invite son homologue de Dole à faire procéder à l’enquête administrative prescrite par le décret du 7 germinal an 9 ( 28 mas 1801). Cette formalité d’enquête Comodo et Incomodo (ce qui est utile ou non) fut menée par l’avocat Joseph Brunet, juge de Paix.
Parmi un assez grand nombre d’habitants se trouvant réunis, invités à donner leur avis sur l’avantage ou le désavantage de la dite acquisition , le sieur Antoine Garot, âgé de trente-cinq ans, propriétaire, domicilié à Choisey, lequel a déclaré : qu’il regardait l’acquisition projetée comme très utile à la Commune ; que la maison de Mme Falconnet peut parfaitement par la situation et sa distribution servir de maison commune et d’école ; que le prix de 1200 F n’est pas élevé et qu’il y a nécessité d’acheter par le motif qu’il n’existe à Choisey qu’une maison Commune tellement insuffisante que c’est comme s’il n’en avait pas ; le sieur Garot a signé après lecture : Garreau
L’acte d’achat de la propriété Falconnet est signé devant le notaire Cottez le 5 mars 1837 mais bien vite les élus se rendent compte que l’acquisition ne peut satisfaire à toutes les exigences d’une Maison Commune, à savoir :
- Implanter deux salles de classe (les garçons étaient encore séparés des filles)
- Loger deux instituteurs (-trices)
- Réserver une salle pour le secrétariat de mairie et pour la tenue des réunions du conseil municipal
- Et enfin loger les pompes et matériel incendie
Clos Falconnet en 1812 (ensemble mairie - école actuel)
Aussi, l’architecte Dez, mandaté par le Conseil municipal, pour dessiner la possibilité d’une construction d’une école de filles dans la petite écurie des bâtiments annexes dernièrement achetés ; il chiffre le 10 juin 1837, les travaux à 3607 F 50 avec la création d’une salle de classe au rez de chaussée et un logement de l’institutrice à l’étage : Le bâtiment sera prolongé de 3m 50 sur la cour destinée au presbytère du côté du Nord Est pour établir dans ce prolongement un escalier desservant l’étage et le grenier, une petite cave et un bucher en dessus …la pièce supérieure à la salle d’étude sera divisée en une cuisine à alcove et un cabinet par une cloison de briques ..la salle d’étude à faire en remplacement de l’écurie sera éclairée par deux fenêtres sur la rue d’amont ; le pavé de cette écurie sera arraché et remplacé par un plancher en sapin d’un pouce d’épaisseur
Pendant 3 ans, le conseil municipal se divise et la maison Falconnet reste inhabitée parce qu’on ne pouvait décider de son emploi et reconnaissant par-là
Début 1840, le sous-préfet de l’époque intervient alors pour envoyer un architecte d’arrondissement : ce dernier leva les plans de de la propriété et prouva qu’elle pouvait être également affectée avec de faibles réparations, soit aux écoles et à la mairie soit au presbytère
Lors de la séance du 8 février 1840, il est enfin décidé, après étude des différentes pièces des dossiers :
- d’affecter une partie de la maison ex Falconnet au logement du desservant car le presbytère actuel, acheté le 30 juillet 1803 est insuffisant et des réparations urgentes ne coûteraient pas moins de 1500 F selon le devis de l’architecte Besand.
- Que, vu l’état de la maison provenant de Mme Falconnet, de faibles réparations sont nécessaires ; avec le posage de quelques mètres de papier de tapisserie, on peut y loger très convenablement le succursaliste
avec attribution de tout l’étage et les deux salles du côté Sud-Ouest et en donnant à ce logement la cour, les hangars et le pigeonnier - les deux chambres à droite du vestibule d’entrée, seront isolées et employées au logement des pompes
- Que les deux salles voutées du rez de chaussée où MM les architectes pensent que l’on pourrait établir les salles d’étude ne vont évidemment point aller au calcul sur le nombre d’élèves porté seulement à cinquante, qu’il faut penser aux générations d’avenir, que les deux salles ne pourraient pas remplir le but auquel il s’agit d’atteindre et il faut remarquer en outre, qu’étant voutées, elles sont, par la même, trop sonores
- Qu’un bâtiment sera construit, dans le jardin du presbytère, pour la tenue des écoles, la maison commune et le logement des instituteurs
- Pour subvenir aux dépenses de ces constructions, il sera procédé à la vente de la Maison Commune actuelle et de la maison servant de Presbytère avec toutes leurs dépendances, que l’on vendra aussi les bâtiments contenant écurie, grange, cuverie et cave des annexes du clos Falconnet
Par courrier du 6 mars 1840, le sous-préfet demande que le CM soit sanctionné par ce qu’il a pris , dans les délibérations précédentes du 8 février la décisions que l’on abandonnerait au desservant une partie des hangars , du jardin et toute la vigne mais qu’il ne recevrait plus de supplément de traitement
Malgré tout, la préfecture donne son accord pour la construction de cette nouvelle Maison Commune à condition que l’alignement des bâtiments soit respecté le long de la rue d’amont et que les cours de récréation soient positionnées à l’arrière sans toutes fois empiéter sur les jardins du presbytère.
Afin d’avancer dans ce long dossier, les architectes Bésand et Martin, mandaté par le Conseil municipal, dessine le 6 Mai 1841de nouveaux plans ; l’exécution des travaux sont prévus pour une durée de 6 mois. ; dans son descriptif du devis de 20631 F, il rappelle :
- que la petite maison d’école actuelle destinée pour les garçons ne contient au rez de chaussée qu’une seule chambre, qui sert de cuisine et de logement pour l’instituteur ; à l’étage une semblable chambre basse, mal éclairée sert de salle d’étude ; outre le manque de place pour la classe et le logement, cette maison est dans le plus mauvais état possible
- Que la seconde maison, autrefois Presbytère, n’a pas une pièce pour faire une salle d’étude et que son état de dégradations nécessiterait de grandes dépenses pour la réparer
Le 2 avril 1841, le préfet du Jura invite son homologue de Dole à faire procéder à l’enquête administrative Comodo et Incomodo fut menée par le maire de St Ylie, M Xavier Lavrut à l’aliénation de ces anciennes propriétés.
Le 18 mai, le procès-verbal de l’enquête signale :
A sept heures du matin, est comparu Thomas jean xx, âgé de vingt-huit ans, profession de sabotier, domicilié à Choisey, lequel a déclaré que la vente des édifices en question, serait avantageuse à la commune parce que c’est un ancien bâtiment devenu inutile et deviendrait onéreux…. Signé Thomas.
Or, début 1841, des élections municipales remplacent une grande partie des membres du conseil municipal et nomme M Laurent Lavrut comme maire.
Ancien presbytère avant 1971 (Mairie Actuelle) :
Lors de la réunion extraordinaire du 4 Juillet 1841, tous les projets sont remis en cause :il est décidé, à l’unanimité : Vu l’insuffisance des ressources de la commune, pour faire face aux frais de cette nouvelle construction, estimée par le de l’architecte à la somme de 25500 f.
Vu l’impossibilité de faire une construction moins grande que prévue et par conséquent de réduire le chiffre de la dépense sans nuire à la solidité nécessaire dans une construction communale, le conseil décide ce qui suit :
Article 1 : Le conseil revient, par la présente, sur ses délibérations précédentes…
Article 2 : l’ancien presbytère sera réparé convenablement pour y loger le desservant et le presbytère actuel dont la propriété n’a jamais été cédé à la Fabrique recevra la destination pour laquelle on a été fait l’acquisition, c’est-à-dire pour y établir des écoles et y avoir des salles de mairie et des pompes….
Article 3 : Les hébergements, dépendant de cette maison, seront démolis et le sol converti en nature de jardin.
Article 4 : le montant des dépenses résultant de ces nouveaux devis sera acquitté avec les sommes disponibles de l’aliénation de la maison d’école estimées par les experts à 1000 F
Protestations du desservant auprès du préfet qui demande le 7 avril 1841 au sous-préfet de convoquer le monsieur et de transmettre les explications écrites de M le desservant de Choisey qui, déjà a protesté verbalement auprès de nous contre l’installation manifestée par le conseil municipal de le loger dans l’ancien presbytère dont son humidité serait malsaine pour toute habitation quelconque….
Presbytère avant 1840 :
Lors du Conseil Municipal du 15 mai 1842, les élus réétudient le dossier et monsieur le maire, sous les avis de l’architecte a engagé le conseil à délibérer :
- Vu les plans établis par M Besand architecte.
- Vu la lettre du sous-préfet, du 24 aout 1841 exhortant le conseil à opter pour la construction d’une maison d’école.
- Considérant que la délibération du 9 février 1840 a déjà affecté une partie de la maison Falconnet au logement du desservant.
- Considérant que dans cette maison, on ne peut établir des
salles d’école suffisamment
spacieuse au regard du nombre d’enfants qui les
fréquentent, ni suffisamment éclairées - Considérant qu’en plaçant les écoles dans cette maison, il ne pourrait plus y avoir de salle de pompes réservée par la délibération du 9 février 1840.
- Considérant que l’exécution du projet du presbytère actuel était très dispendieux et que l’ancien presbytère est en très mauvais état pour être utilement restauré.
Ainsi, il délibère qu’une maison commune et d’école sera construite sur l’emplacement déterminé… pour se conformer aux plans et devis de l’architecte Besand, sous réserve qu’une petite cave soit prévue sous ce bâtiment
Maison commune 1er étage :
Sous la direction de l’architecte Denis, l’entrepreneur Degait de Dole construira cette Maison Commune d’après le devis établi, incluant le coût de démolition des vieux bâtiments et la récupération de divers matériaux. Des travaux supplémentaires pour 3500 F seront exécutés de recrépissage d’une partie des vieilles constructions qui devaient être démolies..puis conservées pour établir la salle des pompes
Ces travaux, prévus sur une année, ne furent achevés qu’en 1845.
Le 14 juillet 1845, il sera procédé à la réception provisoire des travaux pour une première rentrée scolaire probablement en Septembre de cette même année ; dans l’aile gauche de l’étage sera réservée en logement de fonction pour l’instituteur ; le secrétariat de mairie occupera l’aile droite.
Cette Maison Commune fonctionnera ainsi de 1845 à 1971, avec une limite de capacité d’accueil des élèves vite atteinte ; en effet, avec la montée des effectifs, une 3° classe dut s’ouvrir au rez de chaussée du presbytère avec occupation, à l’étage de l’aile droite pour un second logement de fonction de l’institutrice.
Le bâtiment en question perdra sa véritable fonction de » Maison Commune » avec la décision, prise par le conseil municipal du 6 Aout 1971, sous le premier mandat de Jean-Claude Lab, de quitter ces lieux ; Le secrétariat de mairie s’installera à l’étage du presbytère (mairie actuelle) dans l’aile droite dans des espaces plus spacieux avec salle de réunion du conseil et bureau du maire indépendant.
Aménagement de la Mairie en 1971 :
Avec la croissance des effectifs de l’école, le logement de fonction de l’institutrice de l’étage de l’Ecole Primaire sera libéré par Mme Jannet en juin 1993 pour permettre la création d’une 3° classe.
Ecole Primaire :
Réaménagement de l’étage après suppression du logement de fonction de l’institutrice
Le bâtiment en question assure, depuis cette date, sa seule fonction d’école communale et non plus de ‘’ Maison Commune ‘’ regroupant école, logement de fonction et mairie.
NB :La mixicité des classes : déjà évoquée lors du CM du 4 Novembre 1916, il faudra attendre la proposition de MMme Kiger, arrivées en avril 1929 pour que les élus décident après une pétition de la presque totalité des pères de familles ..qu’il y aurait avantage pour les maîtres et pour les élèves à mixer les classes
Travaux sur ce bâtiment :
En 1998, le hall d’entrée de l’école Primaire sera modifié afin d’aménager la sortie des élèves par l’arrière.
Maternelle :
En mai 1939, le conseil municipal demande la construction d’une classe enfantine et un logement de l’institutrice mais la réalisation attendra. Ce sera fait en 1971-73 sous le premier mandat de Jean Claude LAB ; cette maternelle sera équipée d’un dortoir, d’une salle d’activité, de sanitaires intérieurs et d’un préau mais sans logement.
En 1957 le bâtiment annexe du presbytère (mairie actuelle) côté rue sera démoli avec sa belle cave voutée, pour créer une cour enfantine.
Restructuration des différents locaux :
Une restructuration complète de ces locaux scolaires sera menée en 1997, dans sa configuration actuelle, avec création d’une seconde classe maternelle, d’un dortoir, de nouveaux sanitaires avec adjonction d’un préau et d’une cantine spacieuse.