La maison de justice

N° 23 - LA MAISON DE JUSTICE DE LA PIERRE JONGLEUSE

Cette maison avec ses portes et fenêtres à bords chanfreinés, sa belle porte de grange et son « horvaux » * à voûte en berceau, a bien l’aspect d’une maison de notable.

L’horvaux qui part de la rue d’Aval, s’ouvre sur un « treige » * qui contourne le territoire de la Pierre jongleuse, pour déboucher sur l’actuelle rue qui mène au Pâquier. Côté cour la maison est dotée d’un bel escalier de pierre.

En 1608, dans le transfert des droits seigneuriaux de Guyot de Fallerans à Jean Antoine Bernard, nouveau coseigneur de Choisey, l’article 4 reprend l’institution de 1532, du carcan de fer pour les délinquants, mais en situant précisément le lieu de justice. Le terrier de Parthey et Choisey de 1512 nous dévoile l’appellation première de « Pierre jeolleuse », devenue en 1608 « Pierre joilleuse », et « Pierre jongleuse » dans le terrier de 1784 qui localise le lieu-dit dans son cadastre. On saisit dans l’évolution de ce mot tout l’humour grinçant des braves gens du pays !

Voici l’article 4 des droits seigneuriaux de 1532, modifié et complété dans le même article 4 de1608. « Item déclairent les dessus-dits, competer et appartenir aux dits seigneurs et dame le droict de mettre et apposer ung pault (pieu) pour attacher ung - carcan de fer – pour les délinquants quy seront condampnés en leur justice, lequel pault doibt estre planté au lieudit à la Pierre joilleuse, où soulait avoir un tillot (tilleul) où précédemment contre icelluy estoit attaché ung carcan qu’est situé lès (près de) meix et maison de Millan Rossigneul de bize (au nord) et de soleil couchant la charrière publique ( ruelle publique pour les charrettes), et de soleil levant Jehan Boichut à cause de son meix. » On parle en marge du texte, du « Treige commung ».

Oratoire Angle rues Casel et Larges Pierres :

Seule la justice basse et moyenne, selon les termes de l’époque, était exercée dans ce lieu où les dits délinquants étaient attachés à ce carcan de fer pour y être exposés à la vindicte publique, position humiliante qui durait parfois pendant plusieurs jours. Les criminels qui relevaient de la haute justice étaient pendus au gibet toujours dressé hors de la communauté. C’est ainsi qu’à Choisey « la gibeline » ancienne appellation de la rue des casels, menait les condamnés « au dernier supplice du gibet » probablement situé vers le petit oratoire du « Bon Dieu de pitié », à l’angle de l’ancienne gibeline, (Rue des Casels) et de la rue des Larges pierres.

N.B. Les Rossigneux originaires de Parthey depuis le début XVe siècle, ont assumé jusqu’au XVIIIe siècle des fonctions de scribes, notaires publics, greffiers ou procureurs des seigneurs de Parthey ou Choisey.

Ancienne " Prison" en partie détruite :

 

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